jeudi 18 avril 2013

Canouan et Cayenne



Lorsqu’on lit un blogue, on espère y trouver quelque chose d’intéressant, d’inusité, de piquant. Ce n’est pas le but de notre blogue qui se veut plutôt un témoignage de notre voyage, mais quand même, on espère toujours que les lecteurs y trouveront l’émotion qui maintiendra leur intérêt.
Voici donc une petite aventure à partager, vécue lors d’une ballade sur l’île de Canouan, dans un quartier sécuritaire et coquet. La route que je suivais surplombait les deux versants de l’île et m’offrait une vue époustouflante, autant sur les autres îles (Mustique, Mayraud et Union) que sur les vastes champs de coraux et récifs qui entourent l’île.

Au premier jappement, j’ai sursauté et je me suis arrêtée pour estimer le danger. Ils étaient trois à aboyer vers moi, hostiles, sur la limite de leur territoire sur le bord du chemin. Ils ne semblaient pas vouloir avancer plus avant, mais leurs crocs m’impressionnaient beaucoup. Est-ce que je peux poursuivre, en restant sur l’autre côté de la rue? Au cas où, j’ai pris ma bonbonne de poivre de cayenne dans ma main et j’ai attendu quelques secondes pour voir s’ils se calmeraient et me permettraient de passer. J’ai entendu une femme, dans la maison qu’ils protégeaient, qui leur criait de se taire. Je me suis dit qu’elle allait sortir et contenir ses chiens enragés. Non seulement elle n’est pas sortie, mais j’ai vu d’autres chiens apparaître. J’en ai compté 7 ou 8. Leur arrivée a semblé avoir un effet incitatif sur les premiers qui ont commencé à avancer dans la rue et m’encercler, doucement. Là, j’ai vraiment eu peur. J’ai commencé à reculer lentement. Dès que je tentais de me retourner, ils s’enhardissaient et avançaient plus vite. Deux d’entre eux étaient maintenant à 10 pieds de moi. J’ai avancé la main, prête à envoyer le poivre dès qu’ils seraient assez proches. Peu sûre de moi, je n’ai pas attendu assez longtemps, le jet de poivre n’est que de 5 pieds. Malgré que le jet ne les ait pas touchés, ils ont dû sentir quelque chose puisqu’ils ont aussitôt battu en retraite. J’en ai profité pour reculer encore. Mais où est-elle cette femme que j’ai entendue? Pourquoi est-ce qu’elle ne sort pas? Pourquoi est-ce que personne ne sort de toutes ces maisons qui longent la rue? Les chiens reviennent. Toute la meute est dans la rue maintenant. Ils sont prudents parce qu’ils ne savent pas vraiment ce que je tiens dans ma main. La charge reprend et je continue à reculer. J’envoie un autre jet. J’entends encore la femme crier, mais ils ne l’écoutent pas. Un autre jet et une nouvelle retraite. Ils n’avancent plus que très lentement maintenant, et je sens que je suis sortie de la zone. Je tremble un peu et mes jambes sont en guenille. Une voiture passe à côté de moi. Pourquoi n’est-elle pas passée avant? Ça m’aurait bien servi!

En revenant au quai, je me suis arrêtée chez la marchande de fruits et je lui ai raconté mon histoire. Je voulais savoir si c’était quelque chose de connu dans l’île. Elle m’a recommandé d’aller à la police, qu’il y avait un règlement pour dénoncer et éliminer les chiens dangereux, et elle m’a montré une cicatrice d’une morsure de chien sur sa jambe. Oui, je sais que j’aurais fait mon devoir civique si j’étais allée porter plainte à la police, mais dans quelle sorte de bureaucratie est-ce qu’on se serait retrouvé, et pour combien de temps?


J’ai acheté une main de bananes, deux concombres et un délicieux ananas (on en mange tous les jours, ou presque) et je suis repartie au bateau, avec quand même quelques belles photos de la vie à Canouan.

Les chiens de la meute étaient tous de ce modèle là.
Naturellement, celui-ci n'en faisait pas partie.
C'est seulement un acteur.
Joan, tenancière de cet étale de fruits.

Fin de la journée de travail,
 tout le monde rentre en ville
Les enfants sont beaux. Ils sourient facilement,
comme tous les enfants du monde
Vue sur les coraux et sur une partie de "Pool Bay"
Charleston Bay, vue du haut de la montagne




Pierre vient cueillir Françoise au quai de l'hôtel Tamarind,
à la fin de son excursion.







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