Quel accueil ! Après la froideur et l’indifférence des locaux
des BVI (Îles Vierges britanniques), les sourires et la chaleur des gens d’ici
nous réconfortent. On dit que ce sont les gens qu’on rencontre qui font qu’un
voyage nous marque ou pas. Aux BVI, on a été bien accueillis par nos
partenaires de flottille et par Miles, l’américain qui a fait des travaux, mais
pas par les locaux, et surtout pas par les employés des douanes. C’est vrai
qu’il y avait notre gailuron du resto de Nanny Cay qui lançait « The best
of the Island » à chaque item qu’on demandait, même pour un verre d’eau,
et aussi la gentille Betsy, du petit café, qui demandait encore des nouvelles
d’Émile. Pourtant, BVI est un endroit magnifique, idéal pour les cartes
postales. Ici à Anguilla, c’est plus sobre, mais les petites rues de terre nous
attirent. On va sortir nos vélos aujourd’hui. L’île est platte (sans montagnes !)
et petite, on en aura vite fait le tour.
La traversée de Gorda Sound à Anguilla a été facile du côté
de la navigation : on a quitté Gun Creek (Gorda Sound) vers 18 h pour
s’assurer une arrivée de jours à Anguilla. Après un bon repas au thon frais
(des Martiniquais ancrés près de nous nous en ont fait cadeau), on reprend la
haute mer. Quatorze heures de vents très stables, de 20 à 25 nœuds, parfois
jusqu’à 30 nœuds, mais sans aucune variation d’allure. Du NE tout au long, au
près serré. Les vagues étaient dans le même sens et passaient très souvent sur
le pont. Du côté des navigateurs, la nuit est toujours difficile, surtout la
première nuit (et là, il n’y en avait qu’une). On n’a pas réussi à dormir. On
n’y voyait rien, même pas la hauteur des vagues qu’on traversait. Une nuit
noire, jusqu’à l’apparition timide de la lune, vers minuit. À partir de là, on
se détend un peu, mais le corps est constamment en alerte pour garder
l’équilibre dans une gîte très prononcée (15 degrés). Passer d’un côté à
l’autre du cockpit est un exercice acrobatique, parfois de l’alpinisme, avec
nos harnais attachés aux haubans ou aux œillets de sécurité. Ensuite, c’est
l’espérance de l’aube. Dès qu’elle arrive, la fatigue se dissipe, on peut
revivre. Lors de notre traversée de 11 jours, la première nuit a été difficile,
mais les autres nuits, on n’a pas le choix de dormir (trop fatigués pour rester
éveillés) et le rythme se prend peu à peu.
Quelques heures plus tard …
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